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Exposition « Qui sait combien de fleurs ont dû tomber »

Le printemps invite à la promenade, à la flânerie…C’est cette saison qui a été choisie par le Nouvel Institut Franco-Chinois, la Fondation Bullukian et les musées Gadagne pour présenter un parcours inédit dans Lyon autour du travail de l’artiste Lionel Sabatté.
Lyon et la Chine se retrouvent unis dans des œuvres originales qui invitent au voyage.

Au Nouvel Institut Franco-Chinois

Lors de sa résidence artistique à Pékin, Lionel Sabatté découvre la Chine, et plus particulièrement le thé. Son immersion dans la culture locale le pousse à réaliser de grands boucs en thé noir du Yunnan (à l’ouest de la Chine), symbole du pays et du raffinement chinois. Ces grands animaux nous signifient la limite perméable qui existe entre le vide et le plein en s’envisageant comme une forme de réconciliation entre l’individualité et la totalité. Le thé, végétal de la civilisation, propre aux échanges et aux rituels, prend ici les contours d’un animal herbivore, constitué d’une matière organique avec laquelle il pourrait se nourrir. Le thé symbolise ainsi cette rencontre possible entre deux cultures. Cette boisson universelle et intemporelle importée de la tradition chinoise permet une réunion de l’Occident et de l’Asie au sein d’une même œuvre qui devient une métaphore des interactions humaines. Elle nous conte l’histoire d’une rencontre, celle de l’artiste et d’un pays, la Chine, et plus généralement, celle du mélange des traditions de différents territoires.

Aux Musées Gadagne – Cour de l’Hôtel de Gadagne

D’un premier bonsaï refleuri en 2014 à l’aide de peaux mortes et de rognures d’ongles, Lionel Sabatté entame une série d’œuvres intitulées Printemps (2015-2016-2017), des arbres morts auxquels il donne une seconde vie grâce à une floraison artificielle. Le mûrier installé dans la cour de l’Hôtel de Gadagne ne déroge pas à la règle : les branches desséchées bourgeonnent à nouveau de ces fleurs « couleur de peau » qui confèrent à l’œuvre un double effet d’attraction et de répulsion. Les fleurs en peaux mortes de Lionel Sabatté nous rappellent que même la beauté de la rose peut être trahie : « comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté »1 … Ce murier de vers à soie est enfin l’occasion de rendre hommage à l’histoire de la ville de Lyon : s’inscrivant dans une tradition de production de soieries initiée au XVème siècle, il célèbre également le 400e anniversaire de la mort d’Olivier de Serres qui fit de Lyon la capitale de la soie.

Œuvre réalisée en partenariat avec les ex co-directeurs de l’Unité  de recherche en sériciculture: Bernard Mauchamp, Gérard Chavancy et Bernard Perret, le Centre de Ressources en Botanique Appliquée et le Silk me Back – programmation de l’année Olivier de Serres

À la Fondation Bullukian

Une grue au plumage « couleur de rouille » rend hommage à ce grand oiseau migrateur devenu l’emblème national chinois et symbolisant l’un des grands principes de la pensée du Taoïsme : celui d’une perpétuelle évolution. Faisant écho à la série des Rust painting (oxydations sur plaques de métal) initiée en 2018 par l’artiste, la sculpture bénéficie de cette technique du métal oxydé qui lui donne ainsi une dimension tellurique : les nuances de couleurs nous évoquent à la fois des îles, des territoires ou des cartographies imaginaires. Ce grand oiseau que l’on aurait pu croiser en rêve s’inscrit toutefois dans notre réalité : il nous rappelle les couleurs automnales de la région lyonnaise. Son plumage dessinerait presque un paysage vu du ciel, un continent qui, à force de concentration, deviendrait lisible à l’œuvre du spectateur ayant déniché cette paréidolie cachée.

À la croisée des cultures chinoise et lyonnaise, l’œuvre porte en elle les symboles de longévité, de bon augure, d’ouverture et d’échanges, devenant ainsi un pont entre les deux continents.

À propos de Lionel Sabatté

Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2003, Lionel Sabatté a reçu plusieurs prix artistiques tel que le Prix Yishu 8 de Pékin, le Prix Drawing Now en 2017 et le Prix des Amis de la Maison Rouge. Le travail de Lionel Sabatté a fait l’objet de nombreuses expositions monographiques en France comme à l’étranger, intégrant plusieurs collections institutionnelles. Lionel Sabatté s’intéresse au vivant et aux transformations de la matière que le passage du temps provoque. Récoltant patiemment des matériaux qui gardent la trace d’un vécu comme de la poussière, de la cendre et du charbon, des peaux mortes, ou des souches d’arbres, il les combine de manière inattendue, créant des œuvres à la fois délicates et inquiétantes.

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